Justice pour Wissam – Rassemblement mardi 9 juin à Riom pour demander l’audition des témoins

Appel

 

Comité justice et vérité pour Wissam El Yamni

Rassemblement devant la chambre d’instruction de Riom
pour demander l’audition des témoins
par la juge d’instruction

mardi 9 juin à 9h00

 

L’audience qui devait originellement avoir lieu le mardi 24 mars avait été reportée en raison du COVID 19.

Elle aura lieu finalement le mardi 9 Juin à 9h00 devant la chambre d’instruction de Riom.

Nous avons besoin de soutiens

L’enjeu de cette audience est de savoir si la juge d’instruction se donnera les moyens d’entendre personnellement les témoins du commissariat, témoins d’une scène de crime, sans passer par la police des polices que l’on estime corrompue.

Pour rappel : 
Dans notre affaire la police des polices de Lyon n’a pas récupéré les photos des médecins du CHU de Clermont-Ferrand alors qu’elle avait la mission donnée par la juge d’instruction de prendre le dossier médical. Alertés par le CHU lui-même nous nous sommes organisés pour que les photos soient envoyées directement à la juge sans passer par la police des polices. Premier doute sur la confiance que l’on puisse porter sur la police des polices.

Dans notre affaire la police des polices s’est auto-administrée une expertise technique alors qu’elle n’est pas habilitée pour cela. Cette expertise technique visait à dater les photos numériques présent dans l’ordinateur du capitaine de la police judiciaire. On accuse le capitaine de la police judiciaire d’avoir antidaté des photos pour dissimuler des marques de coups et d’avoir ainsi influencé les uns et les autres en minorant les blessures. Dans un verbiage extraordinaire la police des polices dira en juin 2013 qu’il n’y a pas à douter que les photos présentées comme étant prises le 1er janvier 2012 par le capitaine de la police judiciaire soient bien du 1er janvier 2012. Elle ment. Un enfant verrait que les photos prises par le capitaine judiciaire sont postérieures à celles prises par les médecins et qui sont datées du 2 janvier et postérieures à celles prises par la famille prises encore après. Deuxième doute sur la confiance que l’on puisse porter sur la police des polices.

Une contre-expertise technique réalisée par un vrai expert technique montrera finalement que l’ordinateur a été formaté après que la chambre d’instruction de Riom avait demandé de récupérer les photos de l’ordinateur du capitaine de la police judiciaire pour les dater. C’est à dire au moment même où la police des polices s’était accaparée l’ordinateur. Troisième doute sur la confiance que l’on puisse porter sur la police des polices.

La police des polices avait affirmé que la vidéo de la salle des geôles ne montrait rien d’intéressant. Nous avons alors visionné ces vidéos, elle montre que des témoins voient ce qu’il se passe dans le couloir du commissariat. Elle montre aussi des témoins sous le choc de ce qu’ils voient. Elle montre aussi l’un des deux policiers impliqués directement dans la mort de Wissam en jouissance passant devant la caméra. Quatrième doute sur la confiance que l’on puisse porter sur la police des polices.

L’ensemble de ces éléments est vérifiable objectivement par des magistrats honnêtes.

Pour rappel, voici une copie d’écran d’une partie de l’un des échanges électroniques que l’on a eus avec l’un de ces témoins que l’on a retrouvé et qui date de 2013. Son témoignage ne correspond pas à ce que la police des polices affirme. Il voit les policiers torturer Wissam dans le couloir du commissariat. Cinquième doute sur la confiance que l’on puisse porter sur la police des polices.

La juge d’instruction affirme que ce n’est pas nécessaire d’entendre les témoins du commissariat se basant sur la confiance qu’elle porte à la police des polices.

Elle fait à nos yeux obstacle à la manifestation de la vérité. Elle trahit avec opiniâtreté sa fonction.

La question qui se pose c’est pourquoi on nomme une juge d’instruction pour instruire une affaire pour qu’elle se limite à entériner une enquête réalisée par le ministère de l’intérieur ?

Nous nous sommes d onnés les moyens d’entendre ces témoins d’une scène de crime, nous aimerions que la justice fasse de même et montre par là même toute son utilité, son indépendance, son courage et sa droiture.


Avec une trentaine de collectifs de familles de victimes de crimes policiers appelant à la journée internationale contre les violences policières, nous avions pris collectivement nos responsabilités en mars dernier pour annuler cette journée de manifestations en raison du COVID 19.

Amnesty international – Violences policières et impunité en France : nous alertons les autorités depuis plus de dix ans (article et rapport d’enquête de 2011)

Comme à chaque fois, nos efforts et nos mains tendues n’ont pas été compris. Comme à chaque fois, on trouve normal que l’on fasse éternellement des efforts.

La trêve nécessite aussi la trêve de tous et toutes et en premier lieu de nos bourreaux et de leurs complices.

Pas de trêve pour les lois scélérates qui visent à museler notre parole sur les réseaux sociaux.

Pas de trêve pour les projets de lois qui visent à rendre impossible de filmer des violences polici ères pour un simple quidam.

Pas de trêve pour les fausses expertises, le plus grand scandale du système judiciaire actuel qui attend de détruire l’entourage de sa prochaine victime …

Les violences policières et les enterrements judiciaires n’ont pas connu de trêve non plus…

Le mépris lié non plus …

La trêve a été rompue par nos bourreaux en France. Seul pays au monde, à notre connaissance, qui interdit aujourd’hui les manifestations contre les violences policières alors qu’elles semblent se passer plus violemment dans d’autres pays.

Avec d’autres collectifs de familles de crimes policiers nous avons alors tout de même manifesté ce samedi 6 juin pour apporter tout d’abord du soutien médiatique et de la puissance à nos ami-e-s américain-e-s en manifestant symboliquement sous la Tour Eiffel. Nous avons tenu à rappeler que les violences policières et leur impunité sont aussi des réalités françaises.

Que les Américains sachent qu’ils ne sont pas seuls, leur combat est aussi notre combat : ils donnent le la à travers le monde.

Notre combat est aussi leur combat : culturellement et idéologiquement la France est regardée, écoutée dans le monde. Nous avons pu constater que nous sommes regardés, étudiés, quand nous sommes allés présenter des documentaires comme le film Les coups de leurs privilèges dans d’autres pays.

Nous sommes beaucoup plus forts et beaucoup moins impuissants qu’on ne le pense.

Notre combat enfin est aussi le vôtre et celui de votre entourage :

Tant que nous considérerons que la loi n’est pas la même pour tout le monde, qu’elle innocente des coupables tout en culpabilisant les victimes et leur entourage, tant que nous penserons qu’une couleur de peau ou un uniforme nous sépare du reste de l’humanité, alors nous ne serons pas heureux.

Nous sommes heureux de constater que quelque chose se crée. Quelque chose qui nous échappe à nous même. L’ancien monde disparait même s’il reste toujours des « has been » qui resteront des « has been » d’ailleurs pour affirmer sans honte que les violences policières n’existent pas…

Partout en France, nous faisons aussi le constat que c’est la France d’aujourd’hui et de demain dans sa richesse et sa diversité, droite dans ses bottes qui dit « non » aux injustices et qui a compris que les violences policières et leur impunité sont la partie visible de l’iceberg des injustices.

Cette jeunesse dit aussi « oui » à une fraternité mais pas à une fraternité hypocrite comme celle de ses aïeux ou de celle de ceux qui sont au pouvoir.

Non, cette jeunesse méprise cette hypocrisie ancrée, et elle dit « oui » à une fraternité effective, celle qui cherche plus à se donner les moyens d’être ce qu’elle se revendique être. Celle qui fait ce qu’elle dit et dit ce qu’elle fait.

C’est la conscience du monde qui est dans la rue. C’est le monde de demain qui est dans la rue. Et le monde ancien, celui de l’orgueil et de la lâcheté, celui qui fait que l’on a tous et toutes une boule dans le ventre qui est prête à exploser, ils n’en veulent pas. Il n’en veulent plus.

Quoi qu’il en soit, mardi 9 juin George Floyd sera enterré aux USA.

Mardi 9 juin à 9h00, en France, la chambre d’instruction de Riom doit décider si elle dira aussi « non » comme la jeunesse ou si elle la trahira, se trahira. Elle devra en effet décider si elle forcera la juge d’instruction Myriam Fenina à entendre PERSONNELLEMENT 3 témoins clés ou si elle accompagnera sa nonchalance et son refus de se donner les moyens d’agir. En un mot si elle fera preuve de lâcheté ou de courage.

On en appelle à toutes les volontés et à toutes les initiatives, à toutes les belles âmes à nous aider à ne pas laisser celle que l’on appelle la « justice » enterrer et dissimuler un énième crime.


Interview de Farid El Yamni au sujet de l’affaire Wissam

publié le 30 mai 2020 par Zolive Media


Affaire Wissam El Yamni : sept ans après, sa famille toujours dans l’attente de la vérité

Publié par ACAT (Association des chrétiens pour l’abolition de la torture) le 7 mars 2019
La nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012, Wissam El-Yamni est interpellé à Clermont-Ferrand dans des circonstances qui restent troubles et décède quelques jours plus tard après être tombé dans le coma. Plus de sept ans après les faits, sa famille se bat toujours pour comprendre ce qui s’est vraiment passé et obtenir justice.

Les Nations unies, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) ou encore la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) imposent que des enquêtes effectives soient menées dès qu’il existe un motif raisonnable de croire que des actes de torture ou des mauvais traitements ont été commis. Pour être effectives, ces enquêtes doivent être indépendantes, rapides, complètes et approfondies. Elles doivent permettre de déterminer si le recours à la force était justifié, de réunir des preuves, d’interroger les victimes présumées, les suspects et témoins oculaires, d’identifier et de sanctionner les personnes responsables. Les enquêtes doivent enfin associer la victime ou ses proches à toute la procédure et être transparentes vis-à-vis du public.

Pour l’ACAT, l’affaire de Wissam El-Yamni est emblématique des (trop) nombreuses difficultés que rencontrent les victimes de violences policières et leurs familles pour obtenir des enquêtes effectives, en témoigne le combat que mène sa famille depuis plus de sept ans. […]

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