SÔS – 22h50 – Émeute au Centre de rétention de Vincennes : quatrième cas de covid-19

Alerte – Témoignages
SOS soutien ô sans-papiers

SÔS – 22h50
Émeute au centre de rétention de Vincennes
quatrième cas de Covid-19

Ce soir à l’instant les sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes nous informent de la présence d’un quatrième cas de Covid-19.

LES RETENUS AFFRONTENT ACTUELLEMENT LA POLICE POUR EXIGER L’HOSPITALISATION EN URGENCE DE LEUR COMPAGNON

Ce dernier est épuisé ne peut plus respirer correctement. La police refuse d’appeler une ambulance, osant leur dire qu’il sera testé mardi. Il n’a vu aucun médecin et souffre.

Ils exigent, soit d’être expulsés, soit d’être libérés, mais refusent catégoriquement d’être contaminés les uns après les autres enfermés dans cette prison loin de leurs proches.

SÔS soutien ô sans papiers accuse par avance les autorités qui seront comptables des drames sanitaires et humains et de la violence qui se joue en ce moment au centre de rétention de Vincennes.

Témoignages en direct du CRA de Vincennes

Recueillis par SÔS – 12 avril 2020 – aux alentours de 22h50

On veut vivre. On veut pas mourir ici. Aidez-nous. Demain on ne sait pas qui va mourir ici. On est tous contaminés. Macron est un criminel. On demande de l’aide. On a de la famille au bled et ici.


Nouveaux témoignages – 12 avril 2020 – aux alentours de minuit
Les policiers ont fini par accepter d’hospitaliser la personne atteinte par le coronavirus, sous la pression des prisonniers révoltés du centre de rétention. La peur demeure très forte


Note info Le paria – SOS ô sans papiers

Centre de rétention de Mesnil-Amelot. Après la mutinerie de la nuit dernière, l’intervention de la police en fin de matinée a coupé du monde le centre de rétention en fin de matinée : les téléphones portables avec lesquels nous communiquions ont été confisqués par les forces de répression. Les sans-papiers paniqués et révoltés ont été muselés, bâillonnés, et la scène de la répression s’est déroulée en huis-clos. On connaît parfaitement les exactions commises en temps ordinaires par des policiers. Et aujourd’hui les policiers ont eux-même peur ! Nous avons appris par la suite que trois prisonniers ont été transférés au centre de rétention de Lille-Lesquin, trois autres à Rouen, et d’autres encore sans doute ailleurs. La situation risque de tourner rapidement au désastre.

Voici un témoignage du CRA de Mesnil-Amelot – 12 avril 2020 en fin d’après-midi


Voir aussi le suivi de la situation sur le site de
Paris-Luttes.info


Pourquoi un tel acharnement à poursuivre coûte que coûte la chasse aux étrangers ?

Pourquoi un tel acharnement à poursuivre coûte que coûte la chasse aux étrangers ? Le bureau 8 de la préfecture de police de Paris — officiellement intitulée la « section des reconduites à la frontière » — est, dans cette institution chargée du maintien de l’ordre ultralibéral, le service touché par l’épidémie de coronavirus. Selon France inter, un fonctionnaire du “bureau 8” est mort du coronavirus. L’État d’urgence sanitaire, vraiment ?

Extrait de l’ordonnance du conseil d’État

Le vendredi 27 mars 2020, le conseil d’État a rejeté la demande de fermeture des centres de rétention administrative déposée par cinq associations et syndicats : le Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (GISTI), la Cimade, Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers (ADDE), le Syndicat des avocats de France et le Conseil national des barreaux.

Dans l’ordonnance publiée sur le site du conseil d’État, on note ceci : « Par un mémoire en défense enregistré le 25 mars 2020, le ministre de l’Intérieur conclut au rejet de la requête. Il soutient que la condition d’urgence n’est pas remplie.
Et l’on note encore ceci : Il le soutient « dès lors que les mesures de rétention actuellement en cours sont nécessaires et proportionnées, que des mesures de prévention ont été prises et que l’accès aux soins en rétention est garanti ».

Selon Streetpress, le « patron de la police » de Mayotte se réjouissait des émeutes contre les expulsions massives qui ont eu lieu le 9 mars : « Quelque part c’est une bonne nouvelle cette réaction, cela veut dire que l’on tape là où ça fait mal, que l’on fait bien le job de la lutte contre l’immigration clandestine qui est la priorité au plus haut sommet de l’État ».

Dans la vision de l’État d’urgence, l’urgence sanitaire n’est absolument pas la première urgence. D’ailleurs, après avoir rejeté la demande de fermeture des CRA, le lendemain, le 28 mars, le conseil d’État a rejeté trois requêtes de syndicats de soignants dont deux exigeant des masques pour toute la population et un dépistage massif. Pendant ce temps, le gouvernement prépare la « sortie de crise ». Au cours de ces dernières années, il a destocké les masques, et commandé massivement des armes de répression (LBD, grenades lacrymogènes). Durant le confinement, il continue à commander des grenades lacrymogène, mais aussi des drônes. Là, est la vraie urgence.

Le paria & SOS soutien aux sans papiers

Des papiers pour tous
Fermeture des centres de rétention
Liberté de circulation et d’installation

Photo de Une : “une plainte après un cas de Covid-19 au centre de rétention administrative“, Le Parisien, 10 avril 2020.