A lire dans Libération 27-1-2017
Dans une tribune, le politologue et essayiste Thomas Guénolé dénonce le principe d’hostilité envers le fait religieux musulman dans l’espace public et appelle à retrouver l’idéal d’universalisme et de fraternité français.
Manuel Valls a choisi le communautarisme musulman pour enjeu central de sa confrontation avec Benoît Hamon. Parmi tous les thèmes possibles du second tour d’une primaire présidentielle, il a jugé que c’était celui-là, et aucun autre, qui méritait qu’il lui consacre le plus d’efforts de campagne. Cette stratégie est symptomatique d’un problème profond, grave, dans le rapport que notre société entretient avec l’islam français.
Vient de paraître
Thomas Guénolé, L’islamopsychose
Fayard, 2017
Entre haine et paranoïa, la société française se fait de sa minorité musulmane et de l’islam français une représentation collective délirante, c’est-à-dire déconnectée de la réalité. C’est ce que Thomas Guénolé appelle l’islamopsychose. Il s’attelle, dans ce livre, à pointer les erreurs et à déconstruire les préjugés assénés sur ces sujets par Manuel Valls, Gilles Kepel, Éric Zemmour et bien d’autres.
La France a toujours oscillé envers ses minorités entre l’acceptation, la diabolisation et la persécution. À l’égard de sa minorité musulmane, le pays a aujourd’hui atteint un dangereux point de bascule entre diabolisation et persécution.
Terrorisme jihadiste, peur du déclin, héritage médiéval, guerre d’Algérie, conflit israélo-palestinien, identitarisme : Thomas Guénolé examine sans tabou les causes profondes de l’islamopsychose et propose des pistes concrètes de réconciliation républicaine.