Nous sommes des universitaires, organisations, collectifs et groupes politiques, élu.e.s et artistes solidaires avec les éxilé.e.s occupant.e.s de l’université Paris 8 depuis le 30 janvier 2018. Nous nous associons à leur appel à rassemblement, ce vendredi 13 avril à 15h devant la préfecture de Bobigny afin d’obtenir un rendez-vous avec le préfet de Seine Saint Denis, Monsieur Pierre-André Durand.
Nous occupant.e.s de Paris 8, nous nous organisons dans l’université depuis deux mois pour obtenir des papiers pour tout.e.s, des logements décents, l’accès à l’éducation.
Nous appelons à un rassemblement vendredi 13 avril à 15h devant la préfecture de Bobigny pour obtenir un rendez-vous avec le préfet.
Nous occupons l’université avec des personnes solidaires pour nous protéger des violences policières à chaque coin de rue. Pour nous protéger du froid, de la neige et de la pluie. Pour ne pas mourir sur un bout de trottoir, comme Karim et comme tant d’autres, sous le regard indifférent des passant.e.s.
Nous occupons pour contrer la violence des institutions, l’arbitraire et l’aléatoire qui est notre quotidien, à l’OFPRA, à la CNDA, à la préfecture ; pour échapper à l’enfermement et la déportation.
Ici, tous les jours, nous construisons un lieu de vie commune. Ici, au quotidien, nous nous organisons. Nous manifestons à Paris 8, devant la préfecture, dans les rues, devant les CRA, pour tou.te.s nos camarades qui y sont retenu.e.s comme celles/ceux qui se font arrêter en allant en rendez-vous à la préfecture. Nous ne nous laissons pas faire.
Nous pouvons gagner, créer une brèche dans les politiques racistes de l’Etat français, redonner espoir aux 3000 personnes qui dorment dans la rue à Paris, aux enfermé.e.s en CRA en attente de déportation, aux réfugié.es statutaires sans logements, aux mineur.es rejeté.es au faciès par le DEMIE, aux débouté.es de l’asile.
Dans les jours qui viennent, le gouvernement s’apprête à faire passer une loi « Asile et Immigration » raciste qui va normaliser des pratiques inhumaines et rendre nos vies toujours plus pénibles. Les policiers pourront désormais légalement fouiller nos lieux d’hébergement. Nous devrons passer 90 jours et non plus 45 en rétention simplement car nous avons donné, de force, nos empreintes dans un autre pays européen. Lorsque nous voudrons faire un recours à notre expulsion par l’OFPRA nous n’aurons plus que deux semaines au lieu d’un mois pour le préparer. Avec cette loi, l’État se donne tous les moyens pour nous criminaliser et nous déporter dans nos pays d’origine. Nous luttons aussi contre cela.
Le 21 avril nous sommes menacé.e.s d’expulsion : alors qu’occuper ce bâtiment c’est nous permettre de lutter par nous même pour nos droits, pour que nos problèmes ne soient pas appréhendés sous l’angle de la gestion de population, du maintien de l’ordre public ou de l’urgence humanitaire.
Nous sommes des exilé.e.s du monde entier, des dubliné.es des réfugié.e.s statutaires à la rue. Nous sommes débouté.e.s de l’asile, nous venons de traverser la mer, nous sommes des mineurs sans papiers. Nous occupons l’université Paris 8 depuis le 30 janvier 2018. Nous demandons des papiers.
Rejoignez-nous devant la préfecture de Bobigny, vendredi 13 avril à 15h