Publié sur Mediapart, 1er décembre 2017
Face à la multiplication des « affaires », et au maintien en détention de Bagui et Yacouba Traoré (Cheikne pourrait les rejoindre après son procès prévu au printemps), des intellectuels, syndicalistes, politiques, et des collectifs ont rédigé un texte de soutien à la famille Traoré dans lequel ils dénoncent une « affaire d’Etat ».
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est mort par asphyxie lors de son interpellation, après avoir subi un plaquage ventral, écrasé par trois gendarmes, et pour n’avoir reçu ensuite aucune assistance médicale. Les faits sont prouvés, mais les militaires responsables ne sont toujours pas mis en examen dix-huit mois plus tard. Six de leurs collègues ont même été décorés, début novembre, pour leur attitude le soir de la mort d’Adama. En revanche, les condamnations et les tentatives d’intimidation s’accumulent contre les membres de sa famille.
Fin novembre 2016, nous avions signé le texte « Un intolérable acharnement contre la famille Traoré », pour dénoncer ce qui constituait déjà une deuxième phase de cette tentative brutale et institutionnelle de réduire au silence une famille qui demandait la vérité et la justice. Dès l’été précédent en effet, s’abattaient les mensonges du procureur de Pontoise Yves Jannier, qui affirmait en dehors de toute expertise que Adama était mort d’une infection et laissait entendre qu’il aurait été toxicomane et alcoolique. Le contraire a été prouvé par une contre-expertise rendue publique le 22 juin dernier, Yves Jannier muté, et l’affaire dépaysée au parquet de Paris.
Il y a un an s’ouvrait donc une deuxième étape, qui depuis ne cesse de s’approfondir et de s’étendre : celle de la criminalisation des membres de la famille Traoré et du comité de soutien, qui luttent pour la mémoire de leur fils, frère et ami.(lire le texte complet et accéder à la liste des signataires)