Viralité de la vérité

Analyses, réflexions

Viralité de la vérité

Par Rehan

 

Viralité de la vérité

Écrit le 18 mars 2020

La post-modernité relativiste et les alternatives facts ont peut-être enterré un peu vite l’idée ou plutôt la sensation de vérité. Conspirationnistes et chamanistes en tous genres sont quand même bien contents de savoir que les anti-inflammatoires c’est pas top en ce moment, et surtout… ils y croient. En ces temps d’effondrement généralisé du sens, ce message simple « pas d’Ibuprofen » a pulvérisé la cacophonie de tous les réseaux sociaux réunis. Voilà une plutôt bonne nouvelle du front !

Virus : c’est une des formes de vie qui habitent et traversent notre corps. Le hasard des mutations fait que certains deviennent des révélateurs de l’état de santé d’un organisme. Covid-19, acteur historique à part entière, démontre la faiblesse des défenses humanitaires : le mode de vie capitaliste favorise l’apparition de mauvais virus, et leur transmission. Pire, lorsqu’une pandémie démarre, les organismes sociaux se retrouvent dans l’incapacité de réagir : ils sont débordés par le réel.

L’État faillit à sa mission primitive : il est complètement incapable de nous protéger, pire, il nous fout carrément dans la merde, comme c’est le cas aussi avec le nucléaire (cf. Fukushima), ou encore en générant des affects terroristes, autant de moments propices aux Unions Sacrées. A ce compte là, ça vaut plus vraiment le coup de se faire harceler et taxer par le-dit État, ce qu’ont bien compris les Gj.

Le risque de pandémie est une menace majeure pour l’humanité. Comme tous les mammifères, notre espèce a connu et traversé des pandémies terribles dont on ne peut sans doute pas imaginer les effets émotionnels (deux tiers d’une ville qui meurent en quelques semaines, 90% des populations amérindiennes mortes de maladies nouvelles).

Depuis les dernières grandes épidémies, le contexte a changé, et pas dans le bon sens : s’ajoutent depuis la barbarie de l’élevage industriel, la surpopulation urbaine et l’interconnexion totale. Si on regarde l’histoire au long court, ça fait un peu longtemps que nous n’avons pas connu de pandémie, ce qui pose une inquiétude statistique : on attend la Big One, et depuis déjà 20 ans. Si on extrapole rationnellement depuis le passé (la grippe espagnole a fait 20 millions de morts en 1920, estimation basse) nous connaîtrons dans les décennies qui viennent une ou des pandémies qui feront des centaines de millions de morts directs, et bien plus de dégâts collatéraux. Et, qu’on se le dise : il peut difficilement en être autrement. La question est plutôt de savoir comment s’organiser avec cette réalité.

Qu’on se le dise aussi, Covid 19, n’est apparemment pas très méchant : c’est en tout cas ce que disent la comparaison historique et les chiffres. Le jour où ces derniers changent, pas de problème pour mettre à jour l’énoncé et se dédire si besoin. Mais en attendant, on parle depuis ce qu’on voit, et avec moins de 10 000 morts sur Terre en 3 mois, on est loin des 25 000 personnes qui meurent de faim chaque jour. Et si on angoisse sur ce coup-là, alors on rigolera quand ce sera une vraie pandémie foudroyante, genre une bactérie qui dort dans le permafrost depuis des millénaires, que le réchauffement et les Russes (extraction minière) ont réveillé, à laquelle notre organisme est totalement inadapté (risque réel).

Covid-19 est donc une formidable occasion pour l’État de se donner le beau rôle et se dédouaner d’avance d’un risque réel et bien connu des dirigeants. Dans trois mois, il pourra dire, comme en Chine « On a super bien géré, on vous a protégé, comme quoi, il faut toujours écouter les consignes ». Et demain, si une vraie pandémie grave éclate, l’État sera en position de dire « on t’avait prévenu mais t’écoutes jamais rien ».

(Ah oui, depuis cette semaine, avec l’État, on se tutoie. Depuis qu’il fait vibrer directement la poche de mon pantalon par SMS individuel. Contact glaçant, en pleine nuit, entre ma cuisse et le pouvoir, en bilatéral, pour le coup, voilà qui est historiquement sérieux et assez flippant, façon Black Miror.)

Dans tous les cas, l’État ne peut rien, pas plus que face à un tsunami, un accident nucléaire, un astéroïde ou des barges qui décident de tirer sur une foule. On a meilleur compte de ne rien attendre de l’État, pour s’organiser autrement.

Covid, à qui on peut parfois mettre un gilet jaune (ou vert), révèle aussi que l’économie n’existe pas : c’est quoi cette blague quant au pognon ?! On nous fait vivre depuis les années 1970 dans un état de crise d’asthme économique chronique et d’un coup ya re des sous ?? Le fait que tous les gouvernants réussissent « comme ça » à lâcher des milliers de milliards révèle quand même un petit bug dans le code : eh ouai, toute cette histoire d’économie, c’était un big fake, analysé comme tel depuis longtemps, monté et transmis par « le capital » (virus affectif/social plus ou moins structuré et homogène selon les endroits et les époques, qui a contaminé l’ensemble de l’espèce humaine en quelques siècles).

Mais bientôt ils se rattraperont, faudra payer l’addition, et ce sera l’occasion de licencier du monde quand les Sanofi en tout genre auront réussi un joli braquage de plus.

Les mêmes laboratoires qui balancent des tonnes d’antibiotiques dans l’environnement (via nos corps) parce que ça paie, non parce que ça soigne, engageant de force l’humanité entière dans une course à l’armement contre les bactéries mutantes, les mêmes donc, pourraient me faire culpabiliser parce que j’invite des potes à un apéro déconfiné ? Désolé, mais mes affects résistent à ce virus d’identification – question d’immunité politique : trop d’altérité nous oppose. Les messages d’alerte ne s’agrippent pas sur mes cellules. A l’inverse, ça me fait plutôt marrer d’imaginer cette soirée clandestine avec arrivées et départs au compte gouttes des invités pour ne pas se faire repérer, musique live mais pas trop forte pour ne pas être dénoncés par les voisins, bref de beaux sourires complices, pour nous aussi faire notre grand « exercice » (mot employé par doudou Philippe hier, qui commence à somatiser tellement, qu’il pourra bientôt plus du tout rire dans sa barbe…). Alors, du corona, on en crèvera peut-être, mais en dansant. (Enfin faut pas se coucher trop tard parce que l’État a dit qu’en fait ça serait bien d’aller bosser quand même, pour l’économie, mdr.)

Bien sûr il ne s’agit pas d’exposer des « personnes fragiles » (encore que : on peut très bien être « à risque » et avoir un rapport à la mort qui ne se réduit pas à l’angoisse ou la conjuration). Il s’agit plutôt de reposer des questions fondamentales : qui sont les plus faibles ? Les enfants dans tous les camps du monde pour qui la question du confinement se pose autrement, ou bien ta grand-mère de 90 ans atteinte d’Alzheimer, qui a été toute sa vie bien complaisante à l’égard d’un système explicitement basé sur le pillage ?

Les camarades qui continuent d’aider matériellement les réfugiés sont-ils des gauchistes irresponsables ?

C’est toujours la même symphonie citoyenne qui se joue, contre le fraudeur à la CMU, le resquilleur dans le métro… Et la racaille de banlieue qui, vraiment, n’a aucun civisme. En Angleterre, des Chinois se font frapper parce qu’ils sortent faire leurs courses. Et bientôt les cloches des églises qui sonnent en cœur.

Vraiment, ça pue le gel désaffectant.

Pour l’Empire (conjonction de différentes forces capitalistes), cette séquence inédite est l’occasion d’un grand saut technique et d’une mise en cohésion morale. Mais comme tout événement, cela va aussi nous renforcer, ne serait-ce que de façon intuitive : un saut dans l’intelligence collective, et une invitation à prendre soin, de nous, des autres, du vivant dans sa diversité. Une prise de conscience inédite, et par endroit des prises de confiance décisives, ça c’est sûr aussi, et ça n’a pas de prix. Une mise à jour collective de la pensée, à l’échelle de l’espèce, une solidarité en acte, une communauté de gestes humains : la grande chorégraphie qui se met en route ?


10 avril

Aujourd’hui on a beaucoup entendu parler des chiffres de l’INSEE, décisifs car ils intègrent TOUS les morts, y compris les suicides, accidents de la route (-35%), AVC non traités, suicides, etc. C’est donc un repère sociétal important offert par l’État jacobin : 52 000 morts en mars 2019 / 57 400 en mars 2020.

(Et pour information, il y avait eu 58 641 morts en mars 2018, à cause d’une grippe particulièrement virulente.)

Les écarts liés au Covid seront sans doute plus marqués en avril. L’INSEE valide les fortes disparités régionales liées à l’épidémie, et surtout les écarts d’âge. Les chiffres confirment en outre la sur-mortalité des hommes (+13%).

Intéressant aussi, et à suivre de près pour le mois prochain, on observe une légère sous-mortalité chez les moins de 65 ans (peut-être un effet des modifications sociales induites par le confinement).

Conclusion, à ce qui est possiblement un mi-parcours de confinement : aucune surprise par rapport aux premières hypothèses, et c’est important de le dire. La pandémie est bien arrivée, comme annoncée précisément, et elle touche bien les personnes cibles identifiées très tôt. L’événement (c’est-à-dire le virus + la politique de confinement) ne crée pas d’explosion de la mortalité générale, contrairement aux anciennes pandémies, autrement plus meurtrières, avant même leurs mutations et avec les mêmes réactions (confinement et masques, déjà à l’époque). On est pleinement dans les clous, avec pour l’instant environ 5 000 morts de plus que la normale.

Par ailleurs, les dépistages et traitements progressent comme prévu et les vaccins vont même encore plus vite qu’espéré. La Suède n’a toujours pas déclaré l’état de guerre, ni converti ses patinoires en morgues.

Par contre, le risque d’une future gueule de bois politique est quant à lui bien confirmé.

Les « on ne sait rien » relevaient donc bien du déni catastrophiste : le virus (dans sa forme actuelle) n’est létal que pour certaines personnes, les plus fragiles, à tous points de vue. Une fois qu’il les a tuées, la situation se stabilise mécaniquement, faute de cibles, comme c’est le cas dans les régions d’Italie touchées précocement. Il était attendu que le confinement fonctionnerait aussi bien ici qu’ailleurs et que donc, le virus n’allait pas foudroyer notre si belle société. Si le nombre de cas continuait d’exploser en Italie, en Espagne et en France, nous n’aurions eu aucun problème à dire « nous nous sommes trompés ». Il est donc temps de sortir du catastrophisme et d’interroger la capture émotionnelle dont nous avons fait l’objet, car la texture du monde, elle, est bien loin de la normale, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Profitons-en, cela ne va pas durer.

Le nouveau risque, du point de vue sanitaire, est que la population comprenne cette réalité quant à la létalité du virus, et s’auto-déconfine, tout en restant payée à ne pas travailler. Comble du cauchemar pour les dirigeants. Attention, un auto-déconfinement soudain entrainerait évidemment l’extension du cas Alsacien à l’échelle nationale : explosion de la mortalité chez les personnes cibles du virus + chaos hospitalier (et donc difficulté à prendre en charge des personnes non cibles qui auraient pu être sauvées en situation normale). Soit à peu près les mêmes chiffres que la canicule de 2003 (20 000) mais avec quelques jeunes en plus, et surtout le traumatisme du système de soin mis en déroute, et la conscience en temps réel de la catastrophe. Il est peu probable qu’un tel déconfinement rapide survienne, la moraline étant une hormone sociale puissante. Pourtant, même si personne n’analyse les chiffres de l’INSEE, la réalité vécue étant toujours plus forte que les discours, la vérité de la faible létalité du virus se répand mécaniquement dans la population, qui s’auto-déconfine déjà comme ça va être le cas tout ce week-end. La surmortalité liée à l’événement en cours est réelle, mais elle est d’environ 7 000 morts actuellement, sur une population de 67 millions, ce qui pose un problème pragmatique : n’étant pas réellement beaucoup plus touchée par la mort que d’habitude, une société qui abandonne déjà ses anciens et ses fragiles de façon barbare aura du mal à se priver de shopping : les grandes surfaces seront pleines demain (samedi) – les courses pour l’apéro étant « de première nécessité » dans ce monde-là.

Par contre, du point de vue du pouvoir (qui n’a que faire des plus fragiles, donc pourquoi tant de leçons de morale ?), le risque majeur n’est pas la mortalité (le virus n’est pas assez létal pour cela) mais la perte de contrôle sur la population. L’enjeu est de maintenir l’imaginaire pastoral et le pacte social intrinsèques à l’idée même d’État. Or, la réalité est que la population sort quand elle veut dès lors que son imaginaire affectif la fait sortir (exemple : Le Caire insurgé, 10 millions de personnes affrontent des snipers toujours aussi meurtriers mais humiliés par l’inutilité de leur tâche). Si cette vérité-là se révèle, celle de notre totale liberté fondamentale (l’absurdité ridicule des « attestations »), alors se pose un gros problème de gouvernance, en Chine comme ici. Le but de l’accélération techno-sécuritaire actuelle, et son idéologie de la bonne ou mauvaise conscience, n’est pas notre santé : il s’agit de bidouiller une façon bluetooth de maintenir les gens à leur place, car encore une fois, aucun pouvoir n’aura jamais les moyens de retenir nos milliards de corps.

(Personnellement, si j’avais 80 ans, du diabète et de l’asthme, je crierai « Sortez tous dans les rues leur montrer à jamais qu’ils ne peuvent rien quand nous décidons d’être libres, y compris libres de mourir comme on veut ; le virus vous tuera moins que la police, ce qui révèlera tout. Alors laissez nous crever nous autres vieux, la mort n’est de toute façon pas grave et puis c’est de bonne guerre, vu la merde qu’on vous laisse ». Mais j’ai pas 80 ans. Patience, les émeutes mondiales arriveront bien assez tôt par rapport au niveau d’auto-organisation.)

Cet événement nous laisse donc à la croisée de deux problèmes : d’une part la responsabilité éthique (comment se tenir avec les plus fragiles d’entre nous et leur soignants) ; d’autre part le refus de se laisser gouverner : les cibles du virus sont utilisées comme otages, comme bouclier humain, pour nous soumettre moralement au nouvel ordre global, digital-sécuritaire, tout en abandonnant les plus démunis face au virus, comme c’est le cas aux USA et bientôt dans les pays pauvres. A noter que les chefs d’Etat et d’entreprises, têtes de pont de l’Empire, discutent en bonne intelligence pour trouver des arrangements : le virus étant transnational, on peut faire une pause dans le grand championnat nommé Croissance (exactement comme on a fait une pause dans le sport, revers spectaculaire de la grande compète). Du point de vue impérial, Covid est une occasion d’avancer dans la gouvernance mondiale, parce que de toute façon c’est vers cela qu’on tend, anthropocène oblige. Le cataclysme économique global (peur entretenue par l’égo des collapsologues) n’aura pas lieu et cette blague de l’effondrement fait bien rire les Suisses riches, car ils savent qu’ils vont le rester, et pendant encore longtemps. Alors crise oblige (ou permet), on fait sauter toutes les lois : on s’accorde pour faire tourner ensemble toutes les planches à billets, il y aura donc juste un peu d’inflation mondiale (donc rien !) et des « réajustements » au profit de cette crise, c’est à dire que seuls les plus fragiles vont là aussi périr, au profit des plus forts : les asiatech (future symbiose sino-gafam). Et ce virus-là fera beaucoup plus de morts que l’autre, avec qui on va finalement trouver une forme de composition chimique.

Encore une fois, le fait qu’aucun appel au refus du confinement ne soit politiquement audible devrait alerter. Un oiseau est peut-être mort dans cette mine, dont le cri a été assourdi sur Twitter par les appels à la bonne conscience. Symptôme, défaite symbolique d’autant plus cruelle que le déconfinement opère déjà de fait dans les magasins alors qu’il aurait pu commencer dans la rue.

Dans le contexte actuel, refuser la gouvernance pose de sérieux problèmes éthiques et pratiques. Pourtant, cette piste du refus est déjà empruntée par celles et ceux qui n’ont jamais eu le choix, pour survivre, que de sortir de chez eux, quand ils ont un logement. Les plus fragiles du globe, que les classes moyennes mondiales prétendent partout protéger en tapant sur des casseroles, alors que ce n’est que leur confort de bien portants qu’elles défendent, entre deux sorties caddies/jogging.

Dès lors, refleurit le rêve d’un sursaut mondial : « Stop Confinenment ! », de foules qui sortent affronter ensemble le virus et, en même temps, la nouvelle gouvernance, en tirant les policiers par les oreilles. Le refus du confinement est sans doute un non-sens pratique, mais peut-être un cri politiquement nécessaire, dans la nouvelle interlocution commune, dans cette nouvelle globalité dont Covid signe le baptême.


A propos du collaborationnisme technologique

(Si vous n’avez pas suivi, Google et Apple ont annoncé le 10 avril s’être alliés techniquement pour nous tracer en Bluetooth – voir par exemple Le Monde et Le Figaro.)

Dans nos exercices de futurologie, nous avions prédit une réaction forte de la tech US, restée bien silencieuse depuis février, et pour cause : ils bossaient, en commun, sur leurs systèmes d’exploitation, ce qui leur permet de ne pas parler dans le vent et d’avoir la force d’annoncer déjà une date : le mois de mai.

Réaction de l’UE, bastion symbolique de la défense des droits sur la scène internationale : « Le Contrôleur européen de la protection des données a réagi plutôt favorablement à cette annonce, saluant un “pas en avant”. »

Il s’agit là d’opposer à la tech chinoise autoritaire une tech qui serait « soft/cool ».

Surtout, ce qui frappe le regard dans les images produites hier par les deux firmes parmi les plus puissantes de la planète, c’est la symbiose entre leurs deux logos. A priori surprenante, cela me semble constituer un inédit. Un cap vient peut-être d’être franchi : bosser pour l’un revient à bosser pour l’autre.

Cook et Pichai, les deux super boss, ont dit quasiment la même chose au même moment sur leurs twitters respectifs : ils vont harmoniser leurs deux systèmes d’exploitation pour rendre compatible cette appli sanitaire. Début d’une grande paix ?

Ceci conforte en tous cas l’hypothèse d’une future synthèse technologique impériale (vers une unique plateforme mondiale : la question ne se posera plus de savoir quel est ton mail, ce sera la prolongation directe de notre identité, sécu/santé/banque/assurance/ADN/…), cette crise étant l’occasion d’une grande accélération.

Si on veut garder un coup d’avance dans l’analyse, la vraie question de synthèse sera celle du mix avec la tech asiatique. Par exemple, très concrètement et très prochainement (dans un mois !), comment ces applications BT vont-elles se synchroniser avec Huawei ? (Tantôt, il n’y aura plus trois systèmes d’exploitation, mais un seul cœur, avec ses variantes décoratives, satisfaisant les besoins de distinction identitaire.)

Enfin, par-delà le virus, cette question de l’unification va se jouer sur un plan très technique dans les deux ans qui viennent avec le déploiement de la 5G, qui sera probablement l’occasion toute prosaïque et matérielle de se mettre d’accord (par-delà les coups de menton symboliques).


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Touche pas à ton pote

Publié par Le paria, le 17 avril 2020

Face à la crise ou au terrorisme, pour sauver la planète, il nous faut chacun être à la hauteur. Répéter les gestes citoyens. Tous les grands discours, tous les dispositifs d’urgence mis en place autour du virus ne visent finalement qu’à ça : faire ressentir un sentiment de communauté, de cohésion. Face à l’impression collective de menace extérieure (et intérieure, puisque le virus peut être n’importe où), il n’y aurait pas de salut hors de la protection de l’État (qui communique, qui vaccine, qui gère), un État qui voit son existence et son efficacité démultipliées dans cette sorte d’union sacrée. Tous ensemble contre le virus ! Le dernier slogan à la mode c’était « La sécurité, c’est l’affaire de tous », maintenant c’est :

« Les gestes de chacun font la santé de tous »          ⇒ Lire la suite

 


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Contaminations politiques

publié par Le paria le 19 avril 2020

Toujours à l’échelle mondiale, le virus peut s’avérer létal pour des régimes qui passent pour stables, je pense par exemple à l’Égypte, la Turquie ou l’Iran. A première vue, la pandémie semble sonner la trêve politique, les dirigeants voulant imposer la grande union sacrée face à la crise. Mais il faut se méfier d’autant plus d’un dragon endormi.

Tout est sens dessus dessous, c’est pourquoi il faut replacer le virus dans son contexte d’apparition. Non pas l’élevage barbare et le capitalisme mondialisé, mais le contexte politique. La phase des « printemps arabes » a ouvert le cycle d’insurrections du millénaire…          ⇒ Lire la suite


Photo de Une : extraite de l’article « La formule de la viralité sur Twitter est Emotion + Moralité = RT », Psy & Geek 😉 Yann Leroux, 30 octobre 2017.