Sur la diffusion de l’esprit défense-sécurité dans l’éducation nationale

A la suite de l’appel à vigilance du président de la République, une circulaire du fonctionnaire sécurité défense de l’Université de Cergy appelant à signaler les “signaux faibles” de radicalisation suscite l”indignation sur les réseaux numériques.

La voici :

De: Sylvain Farthouat
Objet: [tout-ucp] Appel à vigilance
Date: 14 octobre 2019 à 14:40:01 UTC+2
À: tout-ucp
Bonjour,
Il existe 2 types de menaces d’attaque terroriste :
• la menace exogène liée à des individus extérieurs à la structure (type bataclan),
• et la menace endogène où c’est un ou plusieurs individus appartement à la structure qui commettent les attentats (type préfecture de police).
Menace exogène :
En cas de menace exogène dont vous pourriez être témoin, merci de signaler la menace le plus rapidement via la ligne d’urgence : le 66.66 [NDLR : the super number of the Beast ?] ou par GSM le 01.34.25.66.66
L’université est quant à elle capable de :
• renforcer le contrôle aux accès grâce à la mise en place de la carte multi-services d’où la nécessité que vous soyez toujours en possession de la votre,
• limiter le nombre des issues des bâtiments,
• mettre en place des opérations de filtrage,
• renforcer les dispositifs de sécurité lors de manifestations importantes,
• améliorer la sensibilisation de ses personnels et étudiants par la pose d’affiches, consignes et par l’organisation d’actions de formation ou de sensibilisation,
• et mobiliser une cellule de crise en collaboration avec les services départementaux et des partenaires comme le CROUS.
Un schéma directeur est en cours d’élaboration pour renforcer à partir de janvier 2020 la sûreté des sites en plaçant la priorité sur la sécurisation de leur périmètre afin de mieux maîtriser la population entrant dans les bâtiments.
Enfin, si vous n’êtes pas en possession de votre carte multi-services, nous vous invitons à la demander le plus rapidement possible auprès des services de la DRH.
Menace endogène :
La prévention de la menace endogène repose en grande partie sur la vigilance de tous .
La première étape consiste en la détection de personnes susceptibles d’être en cours de radicalisation afin de les aider et d’aider leur famille à sortir de ce phénomène. C’est la raison pour laquelle je vous invite à prendre connaissance de l’imprimé joint en fichier attaché et de le communiquer à tous vos collaborateurs (personnels enseignants – chercheurs, enseignants, et administratifs et techniques).
Si vous constatez ou si un de vos collègues et/ou collaborateurs constate :
• qu’un individu (étudiant ou collègue) présente un ou plusieurs signaux listés dans cet imprimé,
et/ou la présence de signaux faibles liés au fonctionnement d’un bâtiment listés dans cet imprimé,
• je vous saurai grès de bien vouloir remplir cet imprimé et de le communiquer le plus rapidement possible par mail via l’adresse : fsducp@ml.u-cergy.fr .
La sécurité étant l’affaire de tous, être nombreux à être vigilant est un gage de meilleure perception de la situation et signaler des événements qui pourraient avoir des conséquences graves est un acte de civisme.
Restant à votre disposition pour plus de renseignements, bien cordialement.
Sylvain FARTHOUAT
Directeur de la DHSE
Conseiller de prévention
Fonctionnaire Sécurité Défense
Référent radicalisation

Université de Cergy-Pontoise
Site de Saint-Martin – Bur. D210
2 avenue A. Chauvin
95302 Cergy-Pontoise Cedex
https://www.u-cergy.fr/fr/universite/pratique/securite.html
Directeur de la DHSE : la DHSE est l’équivalent des comité d’hygiène et sécurité pour les université. Où l’on s’aperçoit que la notion de “sécurité au travail” s’efface totalement devant le “péril” de la “radicalisation”.
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Communiqué de la présidence de l’université face à la polémique

Quelques réactions sur twitter

Description du rôle du fonctionnaire sécurité-défense ou défense-sécurité sur le site officiel du ministère de l’éducation nationale —> accéder au site

Le haut fonctionnaire de défense et de sécurité
Esprit de défense et de sécurité

L’esprit de défense et de sécurité n’est pas spontané. Il n’est pas non plus réservé aux militaires. Il repose sur la formation d’un esprit civique et citoyen qui doit être abordée dès l’école par une éducation à la citoyenneté. Le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Défense se sont associés pour que les enseignants puissent traiter ces questions de défense.
Qu’est-ce-que l’esprit de défense et de sécurité ?
Comment se former à l’esprit de défense et de sécurité ?

Qu’est-ce-que l’esprit de défense et de sécurité ?

Comme le précise le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, « l adhésion de la nation est la condition de l’efficacité de l’appareil de défense et de sécurité et de légitimité des efforts qui lui sont consacrés ».

Sans dramatiser les risques encourus, préparer la nation à l’éventualité d’une crise grave (exemple de la pandémie grippale H1N1 aujourd’hui), prendre conscience que notre pays peut être la cible d’évènements bouleversant la vie quotidienne (tremblements de terre, inondations, actes terroristes..) sont des conditions déterminantes de la capacité de la population à réduire les risques et à faire face aux évènements résiduels.

La formation doit d’abord s’adresser aux futures générations de la société française. Une des finalités de l’éducation nationale est d’assurer une éducation globale visant à former de futurs citoyens responsables. L’éducation à la défense et à la sécurité se retrouve dans tous les niveaux de l’enseignement, qu’ils soient spécifiques ou transversaux. Dans le socle commun de connaissances et de compétences, quatre piliers sur sept concernent la défense et la sécurité : la culture scientifique et technologique, la culture humaniste, les compétences sociales et civiles et le développement de l’autonomie et de l’initiative.

Pour formaliser les liens entre Défense et Education, quatre protocoles ont été signés entre les deux ministères en 1982, 1989, 1995 et 2007. Le dernier protocole fixe d’ambitieuses orientations dans 3 domaines : parcours de citoyenneté, insertion et emplois et développement de la connaissance. Il prévoit notamment une coopération renforcée entre les deux ministères, il réaffirme le rôle des trinômes académiques dans la formation des personnels de l’éducation nationale ainsi que l’importance des projets éducatifs centrés sur la mémoire des conflits contemporains.

Des formations à la sécurité et des documents de référence en ce domaine sont à la disposition du personnel de l’éducation nationale, administratif et enseignant, et seront développés dans l’avenir.

Comment se former à l’esprit de défense et de sécurité ?

L’enseignement de la défense et de la sécurité dans les programmes
Les trinômes académiques
Les formations de l’I.H.E.D.N.

L’enseignement de la défense et de la sécurité dans les programmes

L’enseignement de la défense dans les programmes
eduscol.education.fr
L’enseignement à la sécurité dans les programmes
eduscol.education.fr

Les trinômes académiques

Les trinômes académiques existent dans chaque académie depuis 1988. Placés sous l’autorité des recteurs, ils comprennent un représentant de l’autorité militaire, le délégué académique de défense et le représentant de l’association régionale de l’Institut des hautes études de la défense nationale.
les Trinômes académiques sur le site de l’I.H.E.D.N.

Description du rôle du fonctionnaire sécurité-défense ou défense-sécurité sur le site officiel du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche —> accéder au site

Présentation Haut Fonctionnaire de Défense et de Sécurité (H.F.D.S.)

Le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche dispose, comme tous les autres ministères, d’un Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (H.F.D.S.). Celui-ci anime et coordonne la politique en matière de défense, de vigilance, de prévention de crise et de situation d’urgence et contrôle la préparation des mesures d’application. Pour la mise en oeuvre de son action, le H.F.D.S. s’appuie sur un réseau de correspondants tant dans les académies que dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Les articles R 1143-4 à R1143-8 du Code de la défense énumèrent les missions du haut fonctionnaire de sécurité et de défense. Certaines de ses missions ressortent de l’enseignement supérieur et de la recherche uniquement.

Conseiller du ministre pour toutes les questions relatives à la défense et aux situations d’urgence affectant la défense, la sécurité et la vie de la nation, le haut fonctionnaire de défense et de sécurité a vocation à représenter le ministre dans les commissions nationales et internationales traitant de ces questions.

Les missions du H.F.D.S.

Ses missions pour le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) sont notamment déclinées comme suit :

1. La diffusion des plans, doctrines d’emploi et directives gouvernementales en matière de défense et de sécurité ainsi que la coordination de l’élaboration des plans ministériels et des instructions d’application. Le service du HFDS veille également à la bonne application de celles-ci.

2. S’assurer de la connaissance et de la bonne application de la planification de défense et de sécurité au sein du département ministériel dont ils relèvent, par des actions de sensibilisation et de formation et par des exercices interministériels et ministériels de mise en oeuvre des plans.

3. Le maintien en condition opérationnelle du dispositif ministériel de situation d’urgence et la mise en place d’un dispositif permanent de veille et d’alerte.

4. L’élaboration et la mise en œuvre des politiques de sécurité dans les secteurs d’activité reconnus d’importance vitale, en particulier la recherche et l’espace ;

5. Le conseil au ministre sur la protection des biens et des personnes au sein du ministère comme à l’occasion des attentats de janvier 2015. Il peut être chargé de l’application de ces mesures.

6. La protection du patrimoine scientifique et technique. Ce domaine ressort de l’enseignement supérieur et à la recherche.

7. L’application des dispositions relatives à la protection du secret de la défense nationale. Le HFDS délivre les habilitations des personnes devant accéder à des documents classifiés.

8. Le déploiement et le maintien en conditions opérationnelle des moyens sécurisés de communication électronique gouvernementale et des outils de situation d’urgence ;

9. Le renforcement de la SSI en relayant les politiques de sécurité des systèmes d’information ;

Le HFDS veille également à la préparation et à la mise en place des moyens destinés à permettre au ministre d’assurer la conduite opérationnelle de l’action gouvernementale en situation de crise.
Le haut fonctionnaire n’a pas vocation à assurer la direction de cette conduite opérationnelle.

Chaque année, le H.F.D.S. adresse à son ministre et au SGDSN un compte-rendu de son activité.

Le réseau

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, le HFDS s’appuie sur les chefs d’établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche qui désignent en leur sein un fonctionnaire sécurité défense (F.S.D.), correspondant fonctionnel du H.F.D.S..

Le F.S.D. a un rôle de coordination, de conseil et d’information. Ses missions concernent notamment la protection du potentiel scientifique et technique de la Nation, la mise en oeuvre des plans de défense et de continuité d’activité, la protection du secret de défense nationale et la protection des secteurs d’activités d’importance vitale

Référence

Sur “l’esprit défense sécurité” et le rôle de l’IHEDN (Institut des hautes Études de la Défense nationale) dans sa diffusion à tous les domaines de la fonction publique et des médias, et en particulier dans l’Éducation nationale, lire :

Mathieu Rigouste : L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine. La découverte, Paris, 2009.
Photo de Une : Extraite du site du ministère de lenseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, entrée “Haut fonctionnaire de défense et de sécurité”
Photo d’illustration : Classes défense et sécurité globale dans le Tarn et Garonne (extrait du site de l’Académie de Toulouse), avec cette explication :

Le 28 septembre dernier, François Xavier Pestel DASEN 82 a organisé une réunion pour présenter le projet de classes défense et sécurité dans notre département. Ces classes sont le fruit d’un partenariat entre l’Éducation Nationale, l’Armée et l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale (IHEDN).

A ce titre, monsieur Icher, IA-IPR d’histoire géographie et représentant du IHEDN a exposé aux participants le principe de ses classes intégrées au projet d’établissement et mises en place par une convention cadre de 2011 et un protocole interministériel de 2016.

Par la présence du colonel Pilette et de son équipe, l’armée a marqué son engagement fort pour ces projets de classes qui s’articulent autour de plusieurs axes, dont les principaux sont :

• Renforcer l’enseignement de la défense et la formation des enseignants,
• Participer à la lutte contre le décrochage scolaire et la détection des jeunes ayant des difficultés de lecture,
• Favoriser le lien défense-jeunesse et l’égalité des chances.

Les représentants de 4 établissements, désireux de rentrer dans le dispositif, étaient présents et attentifs : 2 lycées professionnels (Jean-Louis Etienne de Caussade et Jean Baylet de Valence d’Agen) et deux collèges (Pays de serres de Lauzerte et Pierre Flamens de Castelsarrasin).