Laissez-nous respirer ! Manifestons-nous partout en France le 6 juin

Appel, communiqué

 

Laissez-nous respirer !
Manifestons-nous partout en France

Ce samedi 6 juin, les familles de victimes vous demandent votre soutien pour amplifier le mouvement international de solidarité contre l’impunité des forces de l’ordre. À Paris, un rendez-vous se tiendra sur le Champs-de-Mars à 17h, à proximité de la Tour Eiffel.

Samedi 6 juin 2020, rendez-vous à 17 heures

Oui, nous ne nous sentons pas en sécurité face à un flic!
Oui, nous avons peur de la police depuis que notre père, notre mari, notre fils, notre frère, notre mère, notre sœur a été massacré.e par des agents des forces de l’ordre et que nos vies ont été détruites pour toujours.

Appel de 38 familles de victimes de violences policières Laissez-nous respirer ! Signer la pétition

Le 13 mars dernier, face à la menace du virus, nous avons choisi d’annuler notre marche «Laissez-Nous Respirer!», lancée par l’Appel de 38 familles de victimes de violences policières et de collectifs de blessés. https://www.change.org/LaissezNousRespirer

Mais ce 2 juin 2020 demeurera une date historique.
Pour toujours, nous nous souviendrons des dizaines de milliers de jeunes qui ont répondu à l’appel du Comité Adama pour dénoncer le système raciste qui tue et l’appareil judiciaire qui acquitte, et pour exiger vérité et justice pour les femmes et les hommes insulté.es, humilié.es, tabassé.es, blessé.es, mutilé.es ou tué.es par des membres des forces de l’ordre.
Pour toujours, nous conserverons l’image de cette foule qui déferlait à perte de vue. Pacifique mais pleinement lucide, consciente et déterminée.

Alors ce samedi 6 juin, les familles de victimes vous demandent votre soutien pour amplifier le mouvement international de solidarité contre l’impunité des forces de l’ordre.

Postez et partagez avec nous sur les réseaux sociaux à 17 heures précises :
#LaissezNousRespirer
#JusticePourToutesLesVictimes
#PasDeJusticePasDePaix
dans la langue de votre choix, inscrits sur votre main, une feuille, un carton ou n’importe quoi d’autre, devant un monument symbole de votre ville.

À Paris, nous vous invitons à vous promener sur le Champ-de-Mars, dans le respect des gestes-barrières, pour y prendre une photo du hashtag devant la tour Eiffel et la publier à 17 heures.

Plus que jamais nos revendications sont au cœur de l’actualité.
Malgré les appels du pouvoir politique à la trêve et la solidarité nationale, les agressions et les brutalités des forces de l’ordre se sont maintenues voire aggravées durant ces deux mois de confinement, à commencer par la multiplication des abus lors des contrôles d’attestation. Mais ce sont surtout les décès à la suite d’une intervention policière qui ont explosé les statistiques.

Dont les NEUF MORTS suivants EN UN SEUL MOIS :

  • 4 avril, Toulouse, Jimmy, 47 ans, tué par balle.
  • 8 avril, Béziers, Mohamed, 33 ans, mort à la suite d’un plaquage ventral.
  • 9 avril, Angoulême, Boris, 28 ans, noyé après une poursuite.
  • 10 avril, Estourmel, X, 28 ans, mort dans un accident de voiture durant une course-poursuite sur une ligne droite.
  • 10 avril, Sorgues, X, 49 ans, mort en garde-à-vue.
  • 15 avril, La Courneuve, Malik, 25 ans, tué par balles.
  • 16 avril, Rouen, X, 60 ans, mort en garde-à-vue.
  • 28 avril, Albi, Dine, 43 ans, mort en garde à vue.
  • 30 avril, Saint-Denis, Romain, 31 ans, mort en garde à vue.

Avec l’état d’urgence sanitaire, des mesures exceptionnelles ont été votées ou sont en cours de discussion. Restriction des libertés individuelles, surveillance générale de la population et une nouvelle extension des droits accordés aux forces de l’ordre. Et encore moins de droits pour chacun d’entre nous.

Alors que les vidéos sont devenues le seul moyen de prouver les abus et mensonges de flics jamais sanctionnés, la proposition de loi d’interdiction de filmer les actions des forces de l’ordre est une menace directe pour notre propre protection face aux agents assermentés et contre le droit d’informer. Tandis que policiers et gendarmes multiplient les dérogations pour nous filmer, nous enregistrer et nous ficher à tout va. Et en même temps, le pouvoir nous interdit l’exercice d’un droit constitutionnel, fondamental et sacré pour la garantie de la liberté d’expression : le droit de manifester.

C’est l’État de non-droit en marche.

Nous, familles de victimes, ne supportons plus d’apprendre qu’un homme a été tué pour un délit mineur et que la justice conclut inévitablement au non-lieu.

Nous exigeons que l’État mette un terme définitif à l’impunité des agents responsables de la mort d’un homme comme Romain, Dine ou l’un des deux anonymes subitement décédés durant leur garde-à-vue le mois dernier.

Nous exigeons que la question de la police soit portée, discutée et interrogée au premier plan du débat public, au même titre que l’éducation, le logement, la santé ou le travail.

Pour notre survie et notre tranquillité à tous,
partout en France, samedi 6 juin, à 17 heures,
manifestons-nous ensemble!
Plus de bruit sur les réseaux sociaux!

#LaissezNousRespirer
#JusticePourToutesLesVictimes
#PasDeJusticePasDePaix

Signez et partagez aussi l’Appel des Familles

Le discours poignant d’Assa Traoré (2 juin)
Justice pour Adama, George Floyd et toute victime de la police

Vidéo publiée le 2 juin 2020 par Révolution permanente


Justice pour Adama
retour sur un rassemblement sous tension

publié le 4 juin par Paris-Luttes.Info
La publication des rapports d’autopsie mensongers concernant la mort d’Adama Traoré a nécessité une réponse immédiate. Ce fut un énorme succès puisque le rassemblement a regroupé plus de 20 000 personnes. On n’avait jamais vu ça. Et la préfecture, qui s’est humiliée en interdisant la manifestation quelques heures plus tôt, non plus.
Une répression et des intimidations en amont du rassemblement

Le comité Adama a une histoire particulière, largement liée à la répression. Non seulement Adama Traoré est mort étouffé par des gendarmes racistes une nuit de juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise mais, depuis des années, toutes la famille Traoré subit la répression et des menaces. Des diffamations de la fachosphère d’abord, des intimidations des flics ensuite (d’ailleurs on serait tenté de penser que flics et fachosphère font partie du même problème).

Cette répression a mené à l’incarcération de plusieurs des frères d’Adama Traoré. Yacouba, condamné à 3 ans de prison consécutivement aux émeutes suite à la mort de son frère. Serene Traoré, condamné lui à 4 mois de prison pour outrage envers la maire de droite de Beaumont-sur-Oise. Enfin, Bagui est toujours en prison, accusé d’avoir voulu assassiner un gendarme. Le tout étant évidemment accompagné d’une campagne de presse ordurière visant à salir cette famille.

La répression, le comité Adama vit avec, et la famille aussi. Ce rassemblement n’a pas été en reste puisqu’il a été interdit au dernier moment, quelques heures avant afin d’éviter que les avocats puissent poser un recours. Interdiction immédiatement réfutée par le comité qui a eu le cran d’appeler au maintien de l’événement. Sans coup férir, les flics se sont pointés au domicile d’Assa Traoré dans le but visiblement de l’interpeller. Peine perdue, celle-ci n’était pas là.

C’est donc avec l’idée en tête que les flics voulaient nous réprimer qu’on s’est pointé.e.s à ce rendez-vous. Et à première vue, on avait raison. On a compté 66 camions de CRS (on ne compte pas les gardes mobiles qui étaient également présents du côté de Clichy), un canon à eau, deux équipes de voltigeurs (les fameux BRAV-M – Brigade de répression de l’action violente motorisée), des bétaillères (bus) pour embarquer masse de monde. Parce que du monde, il y en avait.

La foule

En allant à ce rassemblement, nous, militant.e.s, on pensait qu’on serait 2000, 3000 voire 5 000 en cas de succès. Jamais nous n’aurions imaginé la foule qui s’est déversée porte de Clichy. Ça arrivait de tous les coins. Une foule super dense sur le trop petit parvis du sinistre building qui fait office de tribunal. Des milliers et milliers de gens très serré.es et masqué.es.

La composition c’était surtout des jeunes, voire des très jeunes. Beaucoup de lycéen.ne.s. Une bonne majorité de la manifestation était composée de personnes noires, touchées tant par le sort d’Adama que par les émeutes qui secouent l’État le plus puissant de la planète à l’heure où nous parlons.

Les références à Georges Floyd (le lien est facile à faire, Georges Floyd est mort d’un «plaquage ventral» de la même manière que Adama Traoré, Lamine Dieng, Hakim Ajimi ou encore Ali Ziri. Ces techniques policières qui tuent mais qui restent enseignées dans les écoles de police) et aux États-Unis étaient explicites sur toutes les pancartes. Pancartes qui étaient très variées. Si certaines étaient douteuses («décolonisons la police» mdr) d’autres étaient vraiment belles. Big up à ceux ou celles qui on sorti le «que font les bons flics quand les mauvais nous tuent?». Les femmes étaient aussi très présentes. Mais surtout ce qui marquait c’était la foule, un flot continu de gens qui se déversaient depuis l’avenue de Clichy et l’avenue Berthier (long des rails du tramway 3B). Magnifique et très fort moment.

 

Prises de paroles

Pendant un long moment, au moins jusqu’à 20h30, on est trop nombreux.ses sur place (le réseau téléphonique sera saturé une bonne partie de la soirée) pour pouvoir s’approcher de la tribune où se déroulent apparemment des prises de parole. Ce n’est pas gênant, car on est heureux.ses d’être là, en si grand nombre, débordant de tous les côtés, après un confinement éreintant et à l’orée d’une soirée qui s’annonce si belle.

Puis on aperçoit un petit cortège fendre la foule, qui remonte vers le boulevard Berthier depuis le tribunal. Au centre de ce cortège, Assa Traoré, tandis que tout le monde autour la suit. Elle montera sur l’abribus de la porte de Clichy puis fera un discours devant une foule compacte. Au-dessus d’elle, on voit de temps à autres des policiers se pointer aux fenêtres, ils essuieront des «tout le monde déteste la police» et des huées copieuses. La foule scande de nombreux slogans, et très souvent des «justice!» et «justice pour Adama» résonnent.

Lallement lâche ses chiens de garde

Puis vers 21h10, ce qui devait arriver arriva. Lallement a lâché ses chiens de garde. Les CRS placés non loin de là, entre le parc des Batignolles et le théâtre des ateliers Berthier commencent à gazer la foule.
De nombreuses personnes escaladent des barrières pour passer dans le parc des Batignolles, tandis que, parmi les personnes qui sont restées sur le boulevard des Maréchaux, c’est la débandade : les personnes pour qui c’était la première manif (elles devaient être nombreuses vu l’âge moyen des personnes présentes) courent à tout rompre, créant une petite panique.

On voit là toute la finesse de la pref quand il s’agit de disperser et d’apaiser une foule. Cependant, au cours des gazages suivants, et malgré l’absence de matériel de protection (telle des lunettes de piscine – à prévoir pour les prochaines fois!). Certaines personnes, plus aguerries, tentent tant bien que mal d’indiquer à la foule de ne pas céder à la panique à chaque jet de grenade lacrymo. L’apprentissage est rapide car au bout d’un certain temps, l’on se rend compte que les mouvements de foule deviennent moins importants.

Vu le monde sur place, différents groupes se forment : certains se retrouvent sur le périph du côté de la porte de Clichy; d’autres remontent l’avenue de Clichy; d’autres s’en vont calmement par le boulevard Berthier à l’Est, créant un flot de centaines de personnes qui marchent en cortège silencieux; d’autres s’en vont par la rue de la Jonquière, et forment un cortège plus dynamique qui se transformera en manif sauvage jusqu’à la porte de la Chapelle; enfin plusieurs milliers de personnes restent sur place encore.

Divers points de vue

On décide d’abord de partir vers l’est, où beaucoup de monde sort du dispositif policier. On aperçoit au loin, en regardant vers le croisement avenue de Clichy/boulevard Berthier, ce qui s’apparente à des feux de poubelle, et les jets réguliers de grenades lacrymo, qui tombent en pluie. Derrière le soleil couchant se reflète sur les vitres d’un building donnent une teinte rougeoyante qui se mêle aux feux de poubelles. Les gens sur le boulevard des Maréchaux discutent, regardent, scandent des slogans. D’autres prennent des photos entre potes, certaines sont marrantes. Bref, l’ambiance est loin d’être morose.

Certain.es d’entre nous préfèrent rester au niveau du périphérique. Sous le pont, plusieurs barricades brûlent. La fumée est noire et épaisse. En conséquence, plusieurs centaines de personnes investissent les voies du périphérique sur lesquelles quelques (timides) barricades sont montées. Les nombreux klaxons donnent une ambiance survoltée renforcée par la présence d’un manifestant monté, à l’occasion, sur le toit d’un poids lourd!
Après quelques minutes de liesse générale, des escarmouches avec les forces de l’ordre ont lieu sous le pont périphérique. Elles sont assez intenses, et le gaz lacrymogène vient noyer toute sortie possible, sauf a être incommodé. Après quelques timides charges, une partie des manifestan.t.es parvient à s’extirper de l’entrée du périph pour rejoindre le gros du rassemblement au croisement avenue de Clichy/ Boulevard Berthier (au niveau des rails du tramway). Une autre partie s’engouffre dans la ville de Clichy-la-Garenne et part saluer comme il se doit les locaux du commissariat municipal.

On décide pour notre part de se rapprocher à nouveau du croisement avenue de Clichy/ Boulevard Berthier. Au moment de revenir vers les lignes de flics, on voit le canon à eau des CRS derrière leurs camionnettes, et on se demande bien quel était le projet avec ce canon à eau, qui se retrouve Gros-Jean comme devant, inutilisable. Enfin on ne se plaint pas. En traversant les lignes de flics, on se retrouve dans une foule de personnes qui tapent en rythme sur une de leurs camionnettes, et on scande avec elleux «justice, justice!» ainsi que «assassins, assassins!». On continue de s’approcher, d’autant qu’un gros panache de fumée noire nous intrigue au début de l’avenue de Clichy : c’est un feu de vélos et de trottinettes électriques en libre-service, qui trouvent enfin là une utilisation saine, et c’est assez impressionnant à voir. Peu de temps après, on entend une détonation, et des lacrymos qui retombent, les flics se rapprochent. Rebelote, on s’éloigne vers l’est.

Les slogans «justice pour Adama» continuent, il est 22h et les flics ont décidé de noyer massivement le croisement de gaz pour faire partir les gens. Cela se fera en plusieurs salves, et pendant l’une d’elles on part par la rue de la Jonquière. On revient vers l’avenue de Clichy par des petites rues, où se trouvent encore du monde et où tombent des lacrymos de manière régulière aussi. L’ambiance ici est similaire aux autres endroits, des bris de verre parsèment nettement plus le sol qu’ailleurs, et on voit en prime des feux d’artifices tirées vers la petite ceinture. En passant par la rue Cardinet, un groupe d’une cinquantaine de personnes avec une enceinte chante en coeur Fuck le 17, ce qui résume bien la teneur de la soirée.

Des participants au rassemblement

Note

Toutes les photos de l’article proviennent de l’excellent reportage du collectif La Meute (ci-dessous)


#BlackLivesMatter / Adama Traoré, George Floyd et la police

publié par La Meute, le 3 juin 2020
En plein déconfinement, des dizaines, peut-être même des centaines de milliers de personnes ont répondu ce mardi 2 juin à “l’appel à la révolte contre le déni de Justice” lancé par Assa Traoré et le Comité pour Adama 4 jours plus tôt. Une manifestation en réaction aux nouveaux rapports d’autopsie mensongers sur les circonstances de la mort d’Adama Traoré entre les mains des gendarmes, le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (95). Une manifestation massive, déroutante, avec en toile de fond les révoltes en cours aux USA suite à la mort de George Floyd, qui a profondément secoué l’opinion publique. REPORTAGE.

Perché sur les petites marches du parvis du Tribunal de Grande instance de Paris, Mahamadou Camara balaye la foule de son habituel regard perçant. Depuis que son frère Gaye est mort abattu par la BAC le 16 janvier 2018, il se tient aux côtés d’Assa Traoré ; infaillible, droit et juste. Sa prise de parole est brève. Lapidaire. Cinglante. « Si vous n’êtes pas prêt-es à mourir pour la Liberté, enlevez ce mot de votre bouche ! ». En un instant, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui lui répondent par un tonnerre d’applaudissements, d’encouragements, et qui finissent par scander « I can’t breathe !! », « La France, c’est nous ! » et « Justice pour Adama ! ». Quelques minutes plus tard, le Comité pour Adama fend la foule compacte -Assa en tête- sous les acclamations et les éclats de joie.

Nous sommes le mardi 2 juin 2020. Et ce jour est historique.

Adama Traoré…

Voilà quatre ans que cela dure. Que l’on va de mensonge en mensonge, d’omission en déni de justice. Tout a commencé le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (95). Ce jour-là, Adama Traoré fête ses 24 ans. Comme le dit toujours sa sœur Assa, « il enfile son bob, son short, et prend son vélo pour profiter du soleil ». Il vient d’apprendre que sa nouvelle carte d’identité l’attend bien tranquillement dans un bureau administratif. Confiant, jovial, il profite de sa journée avec son frère Bagui, avant d’aller récupérer sa carte et de rentrer en famille. Sa vie s’arrête pourtant lorsqu’il tombe en chemin sur la gendarmerie. Adama est Noir ; et comme tout homme Noir des quartiers populaires, il sait qu’un contrôle sans avoir ses papiers, ça se finit au poste. Il a sûrement en tête Zyed et Bouna, et toutes les autres victimes des violences policières. Il court, s’enfuit, parce que non : pas lui, pas aujourd’hui. Il n’a rien à se reprocher, mais il court : question de vie ou de mort. Et sa vie à lui s’achève un quart d’heure plus tard, rue de la République. Écrasé par le poids de trois gendarmes : Romain Fontaine, Arnaud Gonzales et Matthias Uhrin. Ses derniers mots, son dernier souffle ? « Je n’arrive plus à respirer… ».

Depuis, des rapports médicaux lunaires attribuent à Adama une mauvaise santé responsable de son décès; les gendarmes ont été médaillés; les frères d’Adama ont fait, ou font encore, de la prison; Assa est mise en examen suite à quatre plaintes des gendarmes; et aucune reconstitution, aucun procès n’est au programme. Rien. Hormis, une succession d’expertises dont la famille a dû combattre la partialité.

À ce jour, une nouvelle contre-expertise vient d’être ajoutée au dossier par la famille d’Adama et pointe une nouvelle fois la responsabilité des gendarmes: commanditée par la famille, elle n’exclue pas “l’œdème cardiogénique” de la précédente expertise (réalisée en quelques semaines seulement) mais conclue que cet œdème est lié à “une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral”.

Il s’agit du septième avis médical dans “l’affaire Adama”

Assa Traoré le martèle depuis près de quatre ans, dans les marches à Beaumont comme lors des manifestations syndicales et sur les Champs-Élysées parmi les Gilets Jaunes : « un pays sans justice est un pays qui appelle à la révolte ». […]

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