Initiatives contre le racisme au Maghreb

“De la négrophobie à l’esclavage : zoom sur cinq initiatives contre le racisme au Maghreb”, Saphir news, 28 novembre 2017

Des images montrant une vente aux enchères de Noirs en Libye ont profondément choqué le monde en cette fin d’année 2017. L’esclavage n’a pourtant rien d’un phénomène nouveau : il touche près de 46 millions de personnes à travers le monde selon l’ONG Walk Free Foundation. Ce fléau trouve, entre autres raisons, son origine dans une négrophobie profondément ancrée dans les sociétés arabes (mais également européennes), racisme qui se matérialise par l’exclusion, la marginalisation et la discrimination des Noirs. Ces dernières années, des campagnes et des actions ponctuelles ont été lancées au Maghreb par des associations soucieuses de lutter contre le racisme anti-Noirs. Zoom sur cinq de ces initiatives de la société civile qui appuient la lutte naissante contre le racisme, un combat nécessaire.
1/ Une campagne transmaghrébine inédite contre le racisme en 2016
« Ni Oussif Ni Azzi, baraka et yezzi » (en français, « Ni esclave, ni nègre, stop, ça suffit »). Cette campagne choc est le fruit d’un travail mené de mars à juin 2016 par des associations et des militants de quatre pays maghrébins – Algérie, Maroc, Mauritanie et Tunisie – qui entendent sensibiliser l’opinion publique arabe et leurs gouvernements du racisme et des discriminations visant les populations noires qui touchent tout autant les autochtones que les migrants. Une première lancé autour de plusieurs revendications, la principale étant l’adoption de lois incriminant toutes les formes de discrimination raciale.
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“Trafic d’être humains, Les libyens réagissent au tollé général”, Le Point Afrique, 24 novembre 2017

C’est peu de dire que les Libyens ne veulent aucunement endosser la responsabilité de ce qui se passe dans leur pays à propos du trafic d’êtres humains mis au grand jour par une vidéo diffusée sur CNN et déjà dénoncée par Le Point Afrique en novembre 2016 à travers un entretien avec le photoreporter mexicain Narcisio Contreras. Ainsi, dans une déclaration faite mercredi à l’agence Panapress, Salem Mazen, professeur d’université et chercheur en sciences sociales, estime que ”les sentiments d’indignation exprimés par certains chefs d’État ne militent pas en faveur de la situation des centaines de milliers de migrants qui font face à des situations tragiques dans leurs pays d’origine d’abord, et en Libye comme pays d’accueil et de transit ensuite, mais aussi dans l’Eldorado européen, sur la rive nord de la Méditerranée, enfin”. ”Ceux qui versent aujourd’hui des larmes après la diffusion de la vidéo CNN étaient, depuis cinq ans au moins, parfaitement au courant de ce que subissent les migrants, mais aussi les citoyens libyens à cause des pratiques des milices armées et des différentes organisations terroristes qui se sont emparées de la Libye après l’insurrection de 2011, à l’origine de la chute du régime de Muammar Kadhafi”, a-t-il ajouté. (lire la suite)

“Trafic d’êtres humains en Libye : Le Point Afrique en parlait déjà en 2016”, Le Point Afrique, 20 novembre 2017

Narciso Contreras avait enquêté sur le sort des migrants dans la Libye post-Kadhafi de février à juin 2016. Prix Carmignac du photojournalisme, le Mexicain, également Prix Pulitzer, a tout simplement mis en lumière une réalité sordide de la Libye d’aujourd’hui : un trafic d’êtres humains. Les photos sont à la limite du supportable. Et dépassent l’inhumain. Regards hagards, visages apeurés et bras tendus par l’ouverture étroite d’une porte fermée pour quémander de l’air, de l’eau, de l’aide dans les centres de détention pour migrants en Libye. Et puis, ces corps désarticulés rejetés par la mer, face contre sable. Ces morts qui n’étonnent plus, semble-t-il, essaimés au milieu des varechs et des sacs de plastique. Un reportage qui dit l’abominable crise humanitaire et humaine que vivent les migrants, réfugiés, demandeurs d’asile victimes de passeurs, trafics dans une Libye où les milices et la guerre civile règnent. Entretien. (Lire la suite)

Photo de Une : extraite du clip Atini Yedek (Donne-moi ta main) par Democratoz (chanteur de reggae, Oran, Algérie)
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