Grève de la faim à Calais : arrêt de la maltraitance des personnes exilées

Pétition

Grève de la faim à Calais : arrêt de la maltraitance des personnes exilées
Pétition lancée par le Collectif Faim aux frontières. 40 000 signatures le 28 octobre 2021

suivi de :

Appel : En ce week-end de la Toussaint, agissez aux côtés des trois grévistes de l’église Saint-Pierre de Calais
Appel lancé par le Collectif Faim aux frontières le 28 octobre 2021


Grève de la faim à Calais :

arrêt de la maltraitance des personnes exilées

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Suite au drame de la mort de Yasser, jeune soudanais, la semaine dernière, face à la constante dégradation des conditions de vie des personnes exilées à Calais, alors que le harcèlement dont elles font l’objet est quotidien et que la violence exercée par l’Etat est toujours plus forte : Philippe, Anaïs et Ludovic ont entamé une grève de la faim depuis le lundi 11 octobre à l’église Saint-Pierre de Calais.

Depuis plusieurs années, des associatifs, des militants et des personnes exilées alertent sur la situation inhumaine qui s’inscrit dans le Calaisis. Nous assistons quotidiennement à des formes de violences psychologiques et physiques à l’encontre des personnes exilées : expulsions toutes les 48h voire quotidiennes ; confiscation et destruction des effets personnels ; multiplication des arrêtés anti-distribution de nourriture et d’eau ; humiliations ; coups et blessures de la part des forces de l’ordre…

Et l’escalade de la violence ne s’arrête pas. Il y deux semaines, des nouvelles mesures ont été mises en place. A quatre reprises, l’État a posé des rochers sur un lieu de distribution de Coquelles empêchant tout accès aux associations pour distribuer des denrées de première nécessité aux personnes exilées. Des interdictions se sont multipliées ensuite sur l’ensemble des lieux de vie des personnes, rendant illégales toutes distributions.

Depuis les années 1990, cette politique de non-accueil a entraîné plus de 300 décès. La semaine dernière encore, Yasser est mort écrasé par un camion. Il voulait rejoindre son rêve, l’Angleterre avec l’espoir d’une vie meilleure.

Face à ce constat alarmant, l’État a été interpellé mais aucune réponse satisfaisante n’a été  apportée. Aucun dialogue n’étant possible, 3 calaisiens ont décidé d’entamer une grève de la faim qui prendra effet lundi 11 octobre 2021 à Calais avec pour attentes :

  • Suspension des expulsions quotidiennes et des démantèlements de campements durant la trêve hivernale
  • Durant cette même période, arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des personnes exilées
  • Ouverture d’un dialogue citoyen raisonné entre autorités publiques et associations non mandatées par l’État, portant sur l’ouverture et la localisation de points de distribution de tous les biens nécessaires au maintien de la santé des personnes exilées.

Les consciences humaines s’habituent à tout, même à l’intolérable. Cette grève de la faim vise à réveiller les intelligences, et à faire entendre à nouveau le caractère scandaleux et proprement inimaginable, dans un pays comme la France, en 2021, de la condition à laquelle sont réduits, volontairement, les personnes exilées par la puissance publique.

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En ce week-end de la Toussaint, agissez

aux côtés des trois grévistes de l’église Saint-Pierre de Calais

La mobilisation importante, associative et citoyenne – merci vous êtes 40,000 à avoir signé la pétition – commence à porter ses fruits avec la nomination d’un médiateur par le ministre de l’Intérieur. La détermination des grévistes reste forte pour faire aboutir leurs 3 revendications, malgré leurs forces physiques qui diminuent. Nous vous proposons des actions pour les soutenir ce week-end de la Toussaint.

Depuis une semaine, des actions de solidarité s’organisent en France de la part de personnes qui souhaitent manifester leur solidarité et soutenir les grévistes de la faim. Pour ce week-end de la Toussaint, qui marque également le début de la trêve hivernale, Anaïs, Ludovic et le père Philippe vous invitent toutes et tous, seul.e.s ou en famille, à vous joindre fraternellement à ces actions.

La grève de la faim et les revendications doivent être encore plus relayées, visibles, au moment où le gouvernement répond enfin aux interpellations : il faut que la société civile lui fasse savoir qu’elle suit attentivement les échanges et qu’elle soutient les demandes jusqu’à ce qu’elles soient honorées.

Ainsi il est fondamental que la mobilisation augmente sensiblement dans les 3 jours qui viennent au moins, le 1er novembre étant également le 1er jour de la trêve hivernale.

Les actions suggérées sont :

  1. mener des « jeunes solidaires » de 24 ou 48h dans des espaces publics visibles.
  2. réaliser des pancartes ou banderoles avec des messages de solidarité à accrocher dans l’espace public (sous vos fenêtres, au grille d’un parc ou d’une église…).
  3.  poster des messages sur les réseaux sociaux (avec les images de vos actions) en interpellant le président Emmanuel Macron, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Des précisions et des exemples de ces actions sont détaillés dans le kit de mobilisation ici.

N’hésitez pas à le partager autour de vous comme vous le faites déjà pour la pétition avec le lien www.change.org/faimauxfrontières et #Faimauxfrontières

Retrouvez l’appel des grévistes sur facebook et ici sur instagram.

Les dernières nouvelles de Calais : une médiation, mais pas encore d’amélioration annoncée pour les personnes exilées.

Le président de la république a été courageusement interpellé au sujet de la grève de la faim par une citoyenne à Montbrison ce 25 octobre, ce qui a eu pour résultat quasi immédiat la désignation d’un médiateur. C’est Didier Leschi, le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) qui a été missionné pour cette médiation entre les grévistes de la faim et le ministère de l’intérieur.

Une première rencontre entre le père Philipe, Anaïs, Ludovic et Didier Leschi a donc lieu ce mercredi 27 octobre. Pour le moment les deux premières revendications – suspension des expulsions pendant la trêve hivernale qui commence lundi 1er novembre et fin de la confiscation ou destruction des effets personnels des personnes exilées – sont restées lettre-morte.

Un embryon de réponse est amorcé pour la demande d’un dialogue entre les associations actives sur le terrain et l’Etat puisque le directeur de l’OFII les rencontre aujourd’hui. La demande est qu’elles puissent sans entrave distribuer des biens de première nécessité aux personnes exilées, en complément de ce qui est déjà en place par les opérateurs mandatés mais largement insuffisant.

Si les expulsions forcées, la confiscation des effets personnels et l’interdiction de distribution par les associations des biens de première nécessité devaient se poursuivre après le 1er novembre, début de la trêve hivernale, ce serait là la marque d’un grand mépris des autorités vis à vis des grévistes de l’église Saint-Pierre et de leurs demandes d’en finir avec les traitements inhumains contre les personnes exilées.