Foyers, CRA, sans-papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire ! Manifestations 30 mai 2020

Communiqué, Appel

Marche des solidarités

 

Manifestations le 30 mai 2020

Foyers, CRA, sans-papiers

des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !

 

Conférence de presse en direct, 28 mai 2020 à 18h00

Pour informer et mobiliser sur les manifestations prévues dans tout le pays ce samedi 30 mai pour l’égalité des droits, le logement pour touTEs, la fermeture des Centres de rétention et la régularisation des sans-papiers, une conférence de presse relayée en direct par plusieurs médias (Mediapart, Regards, Bastamag) aura lieu ce jeudi 28 mai à 18h00.

Des initiatives de rue (manifestations, rassemblements, actions) sont prévues dans de nombreuses villes : Paris, Rennes, Nantes, Marseille, Lyon, Lille, Strasbourg, Rouen, Le Havre, Nîmes, Poitiers, Valence, Metz… mais aussi à Bologne en Italie.


Manifestation du 30 mai 2020

La Marche des solidarités maintient l’appel à manifester ce 30 mai

Anzoumane Sissoko, Yoro Traoré, Verveine Angeli et Denis Godard signataires du dépôt en préfecture du dispositif prévu depuis plusieurs semaines pour manifester à Paris ce samedi 30 mai dans le respect strict des mesures sanitaires, informent que le préfet de police de Paris a publié ce mercredi 27 mai à 18h00 un arrêté pour interdire cette manifestation « en vue de prévenir la propagation du virus covid-19 ».

Un référé libertés a été déposé ce jeudi 28 mai au Tribunal Administratif pour suspendre cet arrêté d’interdiction et exiger le respect du droit à manifester.

Le collectif de la Marche des Solidarités maintient l’appel à manifester ce samedi à Paris, comme dans de nombreuses autres villes de France.

Car s’il s’agit de « prévenir la propagation du virus » nous exigeons des autorités qu’elles régularisent les Sans-Papiers et MigrantEs, qu’elles ferment les Centres de Rétention, qu’elles donnent accès à des logements décents à toutes celles et tous ceux qui sont à la rue, papiers ou pas.

S’il s’agit de raisons sanitaires et non d’une remise en cause du droit de manifester nous demandons quelle est la logique sanitaire qui conduit à rouvrir, dans la même zone, les grands magasins mais à interdire une manifestation de rue ?

La Marche des Solidarités appelle donc à une mobilisation encore plus forte et déterminée parce que l’urgence est sanitaire, sociale et politique et qu’aux revendications de la manifestation s’ajoute désormais la défense de nos libertés.

S’il s’agit de « prévenir la propagation du virus » la Marche des Solidarités exige en outre des autorités qu’elles laissent la manifestation se tenir sur l’espace le plus large possible pour permettre le respect des distances sanitaires et qu’elles tiennent le dispositif policier le plus loin possible des manifestantEs.

Pour garantir la sécurité de touTEs les manifestantEs et éviter une trop grande dispersion, le dispositif annoncé qui prévoyait des accès de Madeleine à Strasbourg St Denis est modifié. C’est le nombre de présentEs rassemblés en un même lieu en respectant les mesures sanitaires qui permettra d’éviter des amendes et d’obliger la préfecture à nous laisser nous exprimer.

La Marche des Solidarités demande donc à tout le monde d’accéder – selon la liste des collectifs, associations, syndicats, organisations, indiquée ci-dessous, les possibilités et affinités de chacunE – à la place de l’Opéra ou la place de la Madeleine soit par les stations de métro correspondantes ou par d’autres stations aux alentours (Richelieu-Drouot, Quatre Septembre, Chaussée d’Antin, Havre Caumartin, Auber, St Lazare, Concorde…).

Dans la mesure des possibilités tout le monde doit venir avec des masques et assurer le respect des distances nécessaires, ce qui est possible en se répartissant dans la zone couvrant la place de la Madeleine, le boulevard de la Madeleine, le boulevard des Capucines et la place de l’Opéra. Pour celles et ceux qui ne pourront s’en procurer, des masques seront distribués aux différents accès.

Pour permettre la protection collective la Marche des  Solidarités demande par ailleurs d’arriver à 14H30 sur les lieux et de ne sortir panneaux, drapeaux et banderoles que quand un nombre important de manifestantEs seront réuniEs.

Des numéros d’avocats seront communiqués.

Aux côtés des collectifs des sans-Papiers et de migrantEs, notre force c’est notre nombre et notre détermination. Le monde d’après, c’est maintenant !

Répartition des accès par organisation

14H30 – Place de la Madeleine
Collectifs locaux de soutien aux migrantEs
Collectifs contre les Centres de rétention
Associations de solidarité avec les migrantEs
Associations antiracistes
Associations de l’immigration
Comités de familles de victimes des violences policières
Associations féministes
Associations environnement
Associations altermondialistes et solidarité internationale
Associations de défense des libertés
Partis politiques

14H30 – Place de l’Opéra
Collectifs de Sans-Papiers et MigrantEs
Collectifs des foyers de travailleurs immigrés
Collectif pour l’avenir des foyers
Associations pour le droit au logement
Collectifs Interpro
Gilets Jaunes
Syndicats


Manifestation du 30 mai 2020 à Paris. Réponse à la préfecture

La préfecture nous “invite” à annuler la manifestation prévue à Paris le 30 mai. Voici la réponse envoyée.

Monsieur,

En réponse à un courriel envoyé par l’Union syndicale Solidaires au nom de la Marche des Solidarités et de 190 collectifs et organisations concernant la manifestation du 30 mai vous nous avez « invités à vous confirmer l’annulation de notre évènement par retour courriel ».

Vous évoquez des raisons « administratives » (le décret publié le 12 mai interdisant tout rassemblement simultané de plus de dix personnes « à un tître autre que professionnel ») et des raisons sanitaires (la situation sanitaire « dégradée » de Paris).

Le courriel envoyé par l’Union syndicale Solidaires apportait des précisions sur le dispositif prévu visant à assurer des précautions sanitaires strictes dans le déroulement de la manifestation et éviter ainsi tout risque aussi bien aux participantEs qu’aux personnes se déplaçant dans la zone concernée. Il faisait suite à un courriel envoyé pour déposer la manifestation, au nom des mêmes organisations, par la Coordination parisienne des Sans-Papiers, dix jours auparavant, auquel vous n’avez pas répondu, ce dont nous nous étonnons.

Quand vous évoquez la situation sanitaire dégradée et la nécessité de combattre la propagation du virus dans la région parisienne on ne peut manquer de souligner la responsabilité directe des autorités que vous représentez dans cette situation. Au mépris de toutes les recommandations sanitaires et du Défenseur des droits, ces autorités refusent de fermer les Centres de rétention administrative, d’ouvrir des lieux pour éviter la surpopulation dans les foyers, de réquisitionner des logements vides pour les mal-logéEs et les sans-abris et de régulariser les Sans-Papiers pour leur donner accès aux droits permettant de vivre dans des conditions sûres.

C’est notamment pour cette raison et considérant l’urgence de cette situation que nous appelons à manifester. Nous « inviter » à l’annuler n’aurait un sens que si les autorités prenaient de toute urgence ces mesures nécessaires.

Nous prenons note de l’information que vous nous communiquez selon laquelle « le Préfet de Police ne prendra pas la décision de maintenir, à titre dérogatoire, votre manifestation comme l’y autorise le quatrième alinéa de l’article 7 du décret n° 2020-548 du 11 mai 20 ». Pourtant, nous constatons que le Conseil d’Etat a ordonné la levée de l’interdiction totale de réunion dans les lieux de culte en raison de son caractère disproportionné. Nous considérons que les termes de votre demande d’annulation sont disproportionnés au regard d’une autre liberté fondamentale, celle de manifester.

Un texte réglementaire ne peut pas modifier le régime d’exercice des libertés publiques et la notion de rassemblement ne saurait donc être appliquée à une manifestation sur la voie publique qui est coextensive à l’exercice de la liberté d’expression. Nous maintenons donc notre déclaration de manifestation en respectant bien évidemment les précautions sanitaires en vigueur.

Nous vous invitons donc :

– à lire attentivement les dispositions que nous avons prévues pour la manifestation du 30 mai. Les conditions de cette manifestation, seront bien plus « sanitaires » que d’autres lieux ou événements tels que le Bois de Vincennes le week-end ou les transports en communs.
– à faire remonter au ministère de l’intérieur et au gouvernement la nécessité des mesures que nous exigeons et à les inviter à les mettre en œuvre avant le 30 mai. A défaut nous vous annonçons que nous ne pouvons répondre à votre invitation.

Nous restons ouvertEs à toute suggestion pour améliorer le dispositif que nous avons prévu pour le rendre encore plus efficace.

Dans l’attente veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de toute notre détermination à construire un monde plus sain et plus juste.

Avant cette réponse nous avions informé toutes les organisations signataires de la situation et de la position décidée collectivement lors de la réunion de la Marche des Solidarités de lundi :

Ce lundi, pendant la réunion de la Marche des Solidarités, la préfecture a envoyé un mail à Solidaires nous « invitant » à annuler l’événement prévu à Paris le 30 mai. Cela faisait réponse expresse (en ½ heure !) à une relance de Solidaires, au nom de la Marche des Solidarités, détaillant le dispositif prévu pour assurer des conditions sanitaires strictes de la manifestation. La préfecture n’avait jusqu’alors pas daigné répondre à la Coordination des Sans-Papiers – et ne l’a toujours pas fait – qui avait déposé 10 jours auparavant la déclaration, mais elle s’est sans doute alertée de l’ampleur possible que prend l’appel au 30 mai. Des mobilisations similaires sont en effet en cours d’organisation dans de nombreuses villes tandis que se construit la convergence entre plusieurs appels lancés pour la régularisation des sans-papiers ces dernières semaines.

A ce stade la manifestation parisienne n’est pas interdite. Par ailleurs un argument employé se réfère au statut de « zone rouge » de Paris ce qui, en creux, pourrait signifier que les manifestations en cours de discussion actuellement dans des villes comme Lyon, Marseille, Grenoble, Rennes, Nantes, Rouen, Le Havre, Limoges… ne pourraient être remises en cause par les autorités !

Pour finir, la préfecture précise de manière instructive que le préfet ne prendra pas de mesure dérogatoire pour autoriser la manifestation. Ce qui signifie qu’il le pourrait ! Nous avons par ailleurs constaté que le Conseil d’Etat impose au gouvernement la réouverture des lieux de culte en observant notamment que “des mesures d’encadrement moins strictes (…) sont possibles”, à l’image de “la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public”.

Pour la manifestation parisienne nous avons décidé :

– de continuer à mobiliser considérant que les arguments évoqués par la préfecture ne tiennent pas.
– de pointer notamment le fait que si la sécurité sanitaire en région parisienne soucie réellement les autorités elles devraient, de toute urgence, prendre les mesures que nous demandons : fermeture des CRA, logements décents pour touTEs, régularisation des Sans-Papiers.
– de pointer aussi le fait que la liberté de manifester est un droit aussi inaliénable que celui de sortir dans des parcs le week-end ou la liberté de culte.
– rendre publique notre réponse à la préfecture, comprenant ces éléments et nous montrant disposés à toute proposition qui pourrait améliorer notre dispositif au point de vue sanitaire et garantissant le droit de manifester.
– d’envisager avec des avocats tous les recours possibles à une éventuelle interdiction et les conditions de protection juridique des manifestantEs.


Foyers, CRA, sans-papiers : nous serons dans la rue le 30 mai !

Conformément à l’appel « Foyers, Centres de Rétention, Sans-Papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !» la Marche des Solidarités organisera une manifestation à Paris le samedi après-midi 30 mai et dépose ce jour le parcours en préfecture. Voici le communiqué.

Sur la base de l’appel « Foyers, Centres de Rétention, Sans-Papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !»* soutenu à ce jour par 180 collectifs et organisations sur tout le territoire, la Marche des Solidarités appelle à une journée de mobilisation nationale le samedi 30 mai.

La Marche des Solidarités se réjouit de tous les appels à la régularisation des Sans-Papiers et appelle à travailler à les faire converger vers des initiatives communes.

La Marche des Solidarités organisera une manifestation à Paris le samedi après-midi 30 mai et dépose ce jour le parcours en préfecture.

Pour protéger les participantEs et toute la population, la manifestation observera les règles sanitaires (distances, masques, gants).

A cette fin, plutôt qu’un défilé « classique », les manifestantEs seront appeléEs à se répartir dès le départ sur une zone allant de la Place de la Madeleine à la Place de la République (3 kms) et tourneront sur une zone allant jusqu’à la Gare du Nord.

Les modalités plus précises du déroulé de cette journée en ce qui concerne Paris seront rendues publiques dans une semaine. Elles dépendent bien sûr de la mobilisation de touTEs. Nous communiquerons aussi largement sur les initiatives prises dans les autres villes et régions.

Il y a urgence, sanitaire, sociale et politique
La régularisation des sans-Papiers c’est maintenant !

Foyers, CRA, sans-papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !

Appel de la Marche des solidarités le 28 avril 2020

À l’appel de 140 organisations, « ces exigences de justice et d’égalité sont aussi d’impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains », « nous appelons à une journée de manifestations le samedi 30 mai selon des modalités tenant compte de la situation et des mesures de distanciation physique ».

Dans les foyers surpeuplés et abandonnés, aucune distanciation physique n’est possible. Le virus risque de se propager sans frein. C’est aussi le cas dans les centres de rétention, et à cela s’ajoutent la violence répressive et l’angoisse. Pour les migrantEs à la rue, c’est la faim, l’insécurité sociale et sanitaire. […]

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