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en-finir-avec-la-gestion-des-flux-migratoires-leparia16 déc. 2016 : Tribune dans Libération
En finir avec la “gestion des flux migratoires”

 

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⇒ En finir avec la “gestion des flux migratoires” ⇐

Pour une politique de respect, d’accueil et de reconnaissance des personnes d’origine étrangère

 

Atelier d’écriture expérimentale

Ouvrir sa gueule, déballer la merde, se rebiffer

Écriture expérimentale à deux voix, destinée à la fabrication d’un livre intitulé Le retour du refoulé

Mohamed raconte. Sa condition de refoulé. Il raconte son débarquement en Algérie où il est condamné à l’exil sans autre forme de procès. Vaste prison à ciel ouvert dont il s’évade. Il raconte son enfance en Allemagne, l’expérience de la misère et sa jeunesse gâchée en France. Les foyers, la restauration son métier, la délinquance, les gardes-à-vue, les tribunaux, les prisons. Il n’a pas compris, en sortant de taule, qu’il est devenu indésirable. Il est refoulé en Algérie, sans s’y attendre, sans avoir même imaginé qu’il aurait pu l’être un jour. Après 15 ans de vie en France. De retour à Paname, il galère sans papiers : en lui refusant un titre de séjour, l’administration sait très bien qu’elle le condamne à une vie de paria. Elle n’en a cure, puisque c’est ce qu’on lui demande. C’est donc un long combat qui se poursuit : un combat épuisant contre la condition de paria, un parmi une multitude d’autres.

Alors que nous écrivons, Mohamed a déposé un recours contre la décision de refus de titre de séjour assortie d’une obligation à quitter le territoire français. La tournure que prendra l’achèvement de ce travail d’écriture dépendra donc des suites qui seront données à ce recours. En ce sens, Le retour du refoulé est sans doute le premier livre écrit en direct sur internet, et dont le dénouement ne dépend pas des auteurs mais de l’administration française.

Laurent raconte. Depuis son expérience d’anthropologue. Il expose à partir de ses propres recherches un faisceaux de tableaux pour contextualiser ce récit. Il parle de la France, de l’Algérie, mais aussi de la Côte d’Ivoire ou de l’Ouzbékistan. Il s’efforce de donner un aperçu sur la situation du monde actuel, et notamment des mécanismes de production de l’altérité qui sont à l’œuvre. Il montre le caractère dangereusement répressif de l’alliance aujourd’hui dominante du libéralisme et du nationalisme réactionnaire, qui conduit à un désastre toujours plus grand. De l’autre côté du désastre, la vie tout simplement. A travers le récit de Mohamed, c’est un système qu’il s’agit d’éclairer, une logique de production en masse d’indésirables et de parias du monde contemporain qu’il faut comprendre, déconstruire et contester résolument.

Des extraits du livre en cours d’écriture sont publiés ici. Non pas en temps réel, mais c’est un peu l’idée.

L’écriture est réalisée en résidence au Laboratoire autonome d’archéologie et d’anthropologie, Shakirail, squat d’artistes du 18e, Collectif Curry Vavart.

Un grand merci à Sophie Accolas et Jacob Durieux